"To be or not to be" ou comment ridiculiser le nazisme

(actualisé le )

Dans le cadre de "Lycéens au cinéma", la classe de 1ère L a vu le film de E.Lubitch. Voici un regard lycéen sur le film !

Réalisé par le célèbre Ernst Lubitsch, To be or not to be est l’un des rares films sur le nazisme produit pendant la seconde guerre mondiale. Parvenant à faire rire d’un sujet où beaucoup auraient échoué, ce film, retraçant le parcours d’une troupe de théâtre polonaise est considéré comme un véritable chef-d’œuvre par bon nombre d’amateurs du septième-art.

Sorti outre-Atlantique en 1942, ce film, produit par le réalisateur américain Ernst Lubitsch, met en scène de grands noms de l’époque à l’image de la très célèbre Carole Lombard, à l’apogée de sa gloire ces années-là. Traitant d’un sujet bouleversant les espoirs de paix de l’après première guerre mondiale, ce film propose une vision parodique du nazisme sans pour autant être réprimé ni censuré puisque diffusé tout d’abord aux Etats-Unis. Le film sortira en Europe après la guerre sous le titre de Jeux Dangereux mais sera jugé comme outrageant car de nombreuses personnes s’indignèrent de comment il était possible de rire d’un tel sujet.

L’histoire se déroule pendant l’occupation de la Pologne au début de la seconde guerre mondiale. Maria Tura, interprétée par Carole Lombard fait partie d’une troupe de théâtre tout comme son mari Josef Tura (Jack Benny). Alors que la compagnie se retrouve au chômage, un jeune aviateur jusqu’à maintenant réfugié à Londres est envoyé à Varsovie afin de court-circuiter une opération à démanteler la résistance polonaise. Ce dernier est pris d’amour pour Maria Tura au détriment de son mari. Lorsque ceux-ci découvrent l’existence de l’opération, l’ensemble de la troupe de théâtre va alors se lancer dans une série de jeux dangereux afin de sauver la Résistance.

L’œuvre, principalement destinée à faire rire, comporte de nombreuses formes de comiques. Ainsi, la répétition exagérée de « Heil Hitler » ainsi que le « Heil moi-même » prononcé par Adolf Hitler tourne en dérision le salut nazi. D’autre part, le comique de répétition se retrouve dans de nombreux passages du film à l’image de la blague sur Hitler disant qu’il finira en fromage ou encore la phrase « Comment ? On m’appelle camp de concentration Ehrhardt ? » et lorsque Josef Tura sur scène prononce le soliloque d’Hamlet « To be or not To be » et que quelqu’un quitte la salle à chaque fois.

Néanmoins le film peut s’avérer difficile à suivre à cause du grand nombre de quiproquos et de situations délicates comme le subterfuge de la fausse barbe qui peut sembler difficile à comprendre.

Pour conclure, il s’agit d’un très bon film qui parvient à l’effet escompté pour une personne d’aujourd’hui : faire rire. A l’image du Dictateur de Chaplin, To be or not to be un bel et bien un film culte qui a largement sa place dans les chefs-d’œuvre du cinéma.

Victor Clot-Amiot